Il est maintenant interdit aux Maisons des jeunes, aux centres femmes ou aux CPE de s’établir dans le Vieux-Lévis. C’est la décision prise par le maire Gilles Lehouillier le 23 septembre en réponse aux pressions exercées par les commerçants du secteur excédés par les personnes qui fréquentent le 55.
Nous dénonçons ce zonage anti groupes d’action communautaires qui est un dangereux précédent pour plusieurs raisons ! D’abord, les enjeux de mixité sociale ne peuvent pas être réglés en interdisant les ressources, tels que le 55 qui accueille, entre autres, des personnes en situation d’itinérance. Nous ne le dirons jamais assez, invisibiliser les populations en situation d’itinérance et de précarité n’est pas une solution. Avec la crise du logement qui sévit actuellement dans toutes les régions, les banques alimentaires qui débordent et l’appauvrissement de la population, les instances politiques doivent démontrer leur solidarité, notamment en investissant dans les ressources communautaires offrant du soutien aux personnes précarisées ainsi que la construction de logements sociaux.
Ensuite, rappelons que ce zonage interdit la mise en place de tout groupe d’action communautaire autonome dans ce secteur et ce, peu importe leur mission. Il s’agit d’une attaque frontale à l’autonomie de tous les groupes communautaires qui entrave leur possibilité d’offrir des services dans les lieux où les personnes en ont le plus besoin. Les groupes sont alors forcés de s’installer plus loin, dans une ville comme Lévis dont les transports en commun sont peu accessibles. En privant les jeunes, les femmes ou les enfants d’espaces pour socialiser, s’impliquer et apprendre, le Maire Lehouillier emprunte une voie glissante d’autoritarisme.
Naélie Bouchard-Sylvain du Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches (RÉPAC 03-12)
Frédérique Lemay du Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches (RGF CA)
