Chaque année, des milliers de personnes à travers le Québec font preuve de générosité envers leurs prochains. Bien que nous saluons l’entraide de la population et que cette valeur doit rester au cœur de notre société, il faut rappeler que la responsabilité d’assurer que chaque personne comble ses besoins de base revient au gouvernement, pas à la charité des citoyennEs.
Alors que la population du Québec est frappée par un appauvrissement généralisé et qu’une personne sur dix a recours aux banques alimentaires afin de survivre, le gouvernement néglige les services publics et les programmes sociaux, en plus de se lancer dans des mesures d’austérité.
En effet, dans son dernier énoncé économique, le gouvernement se targue de faire des investissements en santé, de rehausser les allocations familiales et de financer les pertes des industries forestières. Du revers de la main, il annonce des gels des budgets dans les infrastructures en santé, dans la francisation, dans l’éducation et l’éducation postsecondaire ainsi qu’un gel d’embauche dans la fonction publique. Sans compter qu’il n’y a aucune somme dans les organismes communautaires qui peinent à mener leur mission. L’ensemble de ces gels occasionnent une incapacité à faire face à l’inflation et amènent des coupures inévitables dans ces secteurs essentiels.
Le gouvernement s’attaque aussi au revenu des personnes les plus vulnérables, soit les aînés et les prestataires de l’aide sociale. Il restreint l’accès aux crédits d’impôt pour les personnes âgées prolongeant leur carrière en faisant passer l’âge d’admission de 60 à 65 ans. La nouvelle réforme de l’aide sociale a occasionné des coupures dans les allocations supplémentaires accordées aux mères monoparentales de jeunes enfants et aux personnes âgées de plus de 58 ans. L’effet des autres modifications ne sont pas encore connues. Cependant, ces coupures rapportent 100 millions de dollars sur 5 ans au gouvernement.
Pendant ce temps, le gouvernement promet 1.37 milliards de dollars pour la construction de l’usine de Northvolt et 1.5 milliards de dollars en subvention pour la construction de batteries. Tout cela en sachant que cette compagnie est en faillite dans plusieurs pays.
Comment le gouvernement peut-il exiger que la population se serre la ceinture et souffre alors qu’ils jettent l’argent par les fenêtres ?
Alors que les citoyennEs partout au Québec font preuve de générosité, il est temps de rappeler au gouvernement ses responsabilités. En tant que groupes travaillant au quotidien avec des personnes en situation de vulnérabilité, nous exigeons que le gouvernement effectue un réinvestissement massif dans les services publics !
Selma Lavoie Conseillère à la défense des droits, Action chômage de Québec
Mélanie Pinault, directrice de la section Lévis-Rive-Sud de l’AQDR
Naélie Bouchard-Sylvain, Regroupement d’éducation populaire en action communautaire des régions de Québec et de Chaudière-Appalaches
Marie-Claude Verreault Dubreuil, Corporation de développement communautaire (CDC) de Lévis
William Demers, Association de Défense des Droits Sociaux de la Rive-Sud